Comédienne, humoriste, autrice, chroniqueuse, Antonia de Rendinger multiplie les casquettes et conjugue avec bonheur toutes les facettes de son talent. Elle a endossé le costume de maîtresse des cérémonies d’ouverture et de clôture de l’édition 2024 du Festival de la fiction de La Rochelle (10-15 septembre).
Le rôle de maîtresse de cérémonie est-il un exercice inédit ?
C’est une casquette que j’ai régulièrement dans le monde de l’industrie, de l’entreprise. Des entreprises me font confiance pour donner du peps à des soirées un peu protocolaires, un peu guindées. Dans le milieu du spectacle, je fais des présentations de saison de centres culturels. J’anime aussi de manière ludique et amusante des festivals d’humour dans l’année. La grande première à La Rochelle, c’est que je me retrouve devant un public de professionnels de la fiction avec lequel j’ai un rapport de séduction. J’ai envie que ce public m’aime et m’envisage dans d’autres projets que celui de maîtresse de cérémonie. Je suis ouverte à toute nouvelle proposition et je sens que ce festival va m’en apporter quelques-unes.
Avez-vous toujours eu envie de jouer la comédie ?
Oui. J’ai toujours voulu être sous les feux des projecteurs. La légende raconte que j’avais six mois quand j’ai fait mon premier show. Ma maman m’avait chopée en train de faire un simulacre de singe dans mon lit cage et avait appelé tout le monde pour venir me voir. Plus je faisais rire les gens, plus j’exagérais le côté simiesque !
Vous êtes une habituée de la scène, mais on vous a vue dans les trois derniers films de Dany Boon et dans les séries En place de Jean-Pascal Zardi, Désordres de Florence Foresti, César Wagner et Comme des gosses où vous teniez l’un des rôles principaux. Que ressentez-vous sur un tournage ?
Tourner pour le cinéma ou la télévision me plait beaucoup. C’est une aventure collective. J’aime l’atmosphère des plateaux de tournage, des techniciens aux comédiens en passant par l’équipe de maquillage et de coiffure. Je suis une grande solitaire dans mon travail d’humoriste, j’écris et je joue mes spectacles. Je suis en quelque sorte une femme orchestre. Quand je tourne une fiction, je suis délestée d’une partie de ces responsabilités. Cela me donne une espèce de légèreté. Je suis davantage prise en charge. On s’occupe de moi, on me chouchoute.
Quels sont vos projets ?
Je poursuis la tournée dans toute la France, en Suisse et en Belgique de mon seul en scène Scènes de corps et d’esprit où j’interprète plein de personnages et me transforme. Je pars aux États-Unis en mai prochain jouer sur la côte ouest. Ce spectacle marche très bien. Il est de plus en plus porté par des théâtres qui n’ont pas spécifiquement une image de théâtre d’humour. Ainsi, je vais retourner à la Scala Provence pour le prochain Festival d’Avignon. Mes spectacles sont certes populaires, mais il y a une forme de maturité. J’ai la volonté de m’inscrire dans une ligne théâtrale plus profonde.